Coccinelle « Harlequin Ladybird », belle et dangereuse à la fois

La coccinelle pertes et profits

La coccinelle est souvent considérée comme notre allié au jardin. Depuis quelques années maintenant nos coccinelles d’Europe (Adalia bipunctuta) sont misent en danger par la coccinelle Arlequin « asiatique » (Harmonia axyridis). Beaucoup d’amis des jardins prônent l’éradication de cette invasive. Toutefois peut-on vraiment lutter ?

Nous l’avons commercialisé et  introduit dans nos milieux en Europe et sur le continent américain.  Mais voilà, nous n’avions pas pensé que cette espèce asiatique était le porteur sain de spores de champignons parasites les « Microsporidies» (Microsporidiomycota).  Aujourd’hui ce champignon infect et détruit la population de coccinelle d’Europe et d’Amérique. En plus d’être un facteur contaminant la coccinelle «Harlequin ladybird» n’hésite pas à manger les œufs et larves de ses congénères en cas de besoin. Accentuant encore la mortalité de la population de nos coccinelles indigènes.

Le tableau n’est pas reluisant mais nous en somme en partie responsable. Sous prétexte de vouloir commercialiser une solution de remplacement aux insecticides. Puis ils ont inondé leurs serres et leurs espaces verts de ces belles coccinelles. Devenant les «Têtes de pont »  d’une invasion mondiale aujourd’hui incontrôlable. Pourtant d’autres solutions existaient. En France l’INRA à développer une variété incapable de voler, limitant les proliférations. La Belgique est leader sur l’élevage de coccinelles européennes (allez comprendre ce paradoxe).

Toutefois il apparait aujourd’hui que notre action humaine n’aurait été qu’un facteur accélérant d’un phénomène d’élargissement du territoire de cette espèce quasi inéluctable. Comme toute espèce ayant un potentiel génétique lui conférant une supériorité sur les autres. Les plus forts prendront le pas sur les plus faibles jusqu’à ce qu’un autre facteur vienne limiter cette progression. Le cycle population environnement est ainsi fait.

Résilience ou résistance ?

Aujourd’hui que peut-on faire ? Éliminer ces coccinelles lorsqu’on en trouve où laisser faire la nature ? Nos coccinelles indigènes auraient-elles le temps de s’adapter et devenir résistante ? Peu probable mais sais-t-on jamais. Leur cycle de reproduction allant jusqu’à trois nouvelles générations par an permettrait-il de voir une adaptation ou un changement génétique dans la population européennes ? Ou la solution viendrait-elle d’une autre population de coccinelles originaire d’Amérique ? Ou d’un prédateurs puisqu’à ce jour elles n’en ont pas vraiment…

Là ou simplement la raison disait laissons faire la nature et aidons nos écosystèmes à se mettre en place. Sur un temps certes plus long mais tellement plus raisonnable. Nous avons accéléré et industrialisé un processus que nous ne maitrisons pas.

Dans le cas précis de cette espèce, assumons et laissons la nature reprendre la main et continuer le travail à son rythme, en restant un observateur ayant appris de ces erreurs. Malgré les problèmes constatés (pullulation en période d’hivernage et impact gustatif pour la filière viticole) la coccinelle même asiatique reste un auxiliaire de culture très efficace. Elle est un nuisible « avéré » classé comme tel. L’impact écologique est fort, mais non maitrisable.

La seule action pouvant être faite lorsqu’une nuée de coccinelles Arlequin entre et s’installe chez vous est de sortir l’aspirateur. Si vous le pouvez aspirez les en ayant installé un filtre fait avec un bas nylon à la base du long tube d’aspiration. Sinon un balaie fera l’affaire. Après cela placer les dans une boite que vous mettrez au congélateur 24h.  Sinon laissez les vivres elles seront malgré tout (maigre consolation) active au jardin…

 

Pour aller plus loin :