Adventices des villes, fleurs des champs…

Le règne de l’homme

La ville est un contexte de développement de la biodiversité exceptionnel. Le fait que l’homme s’y concentre et y développe son mode de vie serait par constat contraire à l’épanouissement de tout autre espèce non souhaitée. L’homme a toujours considéré que ce qui n’était pas bénéfique à son propre usage était nuisible. Le nuisible étant à proscrire, le plus souvent par éradication volontaire ou par dommage collatéral. Il est navrant de constater que de telles pratiques sont souvent à l’origine de la disparition d’espèces entières. Qu’elles soient animales ou végétales, les deux étant bien-sur intimement liées au sein d’écosystèmes.

L’avènement de la chimie dans la gestion et l’entretien des végétaux de nos villes, a transformé la perception que nous avions des « spontanées » en « mauvaises herbes ». Trop souvent associées aux espaces non entretenus, elles sont devenues le premier signe de ce qui n’est pas propre.  La « mauvaise herbe », est accompagné dans l’imaginaire collectif par son lot de parasites et maladies. Elle est pourtant souvent directement associée à notre pharmacopée ou alimentation depuis des centaines d’années.

Réapprendre à composer

Aujourd’hui nous réapprenons à la comprendre et l’utiliser.  Elle concourt entre autre à améliorer notre qualité de vie dans les zones habitées en jouant de multiples rôles, notamment sur la régulation de la chaleur, des polluants, du bruit ou la rétention d’eau. Elles sont au cœur du développement d’un projet de l’Agence Nationale de Recherche que l’on appelle « Villes durables ». Cette étude ayant pour objectif : « d’évaluer les services écosystémiques de la végétation pouvant substantiellement atténuer les effets indésirables de l’urbanisation ».

Les adventices, comme il est préférable de les nommer, ont bien d’autres avantages en milieu urbain, la principale étant la biodiversité. Celle qui nous apporte son lot de vie, le renouveau des espèces pas encore éteintes, mais mises à mal par nos « mauvaises » pratiques. Nous parlons souvent des emblématiques abeilles, hérissons ou escargots qui sont indispensables à notre propre survie, mais ils ne sont que des « indicateurs », des marqueurs de santé de chaînes alimentaires complexes constituantes de de la biocénose au sein d’un biotope que nous partageons avec eux. L’ensemble constitue notre écosystème. Ne pas prendre en compte ce fait réel, a créé un déséquilibre majeur que nous ne pouvons plus ignorer.

Une fenêtre s’est ouverte

La France comme d’autres pays commence à bouger, j’en veux pour preuve la loi « Labbé » ou la forte croissance de la gestion différenciée et du développement durable au sein de nos villes. Mais si pour le moment ces changements partiellement obligatoires s’appliquent aux collectivités, demain en 2019, la loi « Labbé », s’appliquera aux particuliers. Il est donc important que chaque citoyen dès qu’il en a la possibilité, s’engage par lui-même à agir à son échelle, pour le bien de tous. Une jardinière, un balcon, un bout de terrain, tout est « végétalisable » avec de la bonne volonté et un minimum de connaissances. Tout cela est accessible par de multiples biais, associations, livres, internet, professionnels….

Alors ensemble, allons y et faisons dès que possible, une place, à ces adventices.

Pour en savoir plus :

Institut Français Des Sciences et Technologies des Transports, de l’Améngement et des Reseaux
Projet_VegDUD-VD.pdf

Plante et Cité
http://www.plante-et-cite.fr/data/fichiers_ressources/2013_05_ex_memoirevegdud.pdf

http://www.developpement-durable.gouv.fr/
http://www.developpement-durable.gouv.fr/Les-pesticides-interdits-dans-les,39463.html

http://sauvagesdemarue.mnhn.fr/
http://sauvagesdemarue.mnhn.fr/sauvages-de-ma-rue/presentation