La gestion différenciée est un outil, une méthode de gestion des espaces verts. Cette façon de travailler au sein du paysage définit que chaque lieu ou type de lieu se voit attribuer un plan d’entretien qui lui est propre. Cela permet de lui donner l’aspect qui lui convient et d’y installer les végétaux qui lui correspondent le mieux. Le plan de gestion est basé sur l’étude de différents critères : l’homme et ses pratiques, ses usages, les contraintes économiques, l’environnement, la biodiversité et le développement durable. L’ensemble de ces données sont amenées à l’équilibre, permettant de déterminer le meilleur axe de gestion pour un espace défini.
Un plan de gestion très tendance
Beaucoup de communes basculent leur gestion « classique » des espaces verts vers la gestion différenciée pour des raisons économiques. C’est une mauvaise façon d’aborder la chose. La gestion différenciée n’a pas pour vocation de faire faire des économies. Elle répartie différemment les moyens financiers et humains. Elle permet l’optimisation des méthodes de travail. Prend en compte la pénibilité, favorise le lien social et valorise les espaces naturels tout autant que le savoir-faire horticole. Mais l’ensemble ne peut se faire qu’en fonction des moyens que l’on attribut à ce poste financier. La gestion différenciée ne fait pas de miracle économique.
Ecologiquement, elle n’a pas non plus obligation à être totalement respectueuse de l’environnement, elle tend simplement à de meilleures pratiques. Toutefois, avec la mise en place de « la loi Labbé », en application au 1er janvier 2017, nombreuses sont les communes à avoir anticipé l’arrêt de l’utilisation des produits phytopharmaceutiques. Ce sont entre autre ces communes qui ont orienté la gestion différenciée vers un côté plus éthique et vertueux de l’environnement.
Un pas après l’autre
Ces communes, et nombre « d’acteurs » du paysage, ont le mérite d’avoir fait avancer le travail sur les méthodes alternatives au désherbage chimique. Si la loi « Labbé », et « le plan Ecophyto » interdisent ou limitent l’usage de pesticides, à aucun moment il n’a été avancé de solutions alternatives prêtes à « l’emploi », laissant à chacun le loisir de se débrouiller. C’est cet état de fait qui a précipité beaucoup d’équipes au sein des services espaces verts dans un marasme extrême. Il important de savoir qu’il n’est pas possible d’obtenir le même résultat d’entretien avec et sans produits chimiques. Le plus gros travail dans ce changement revient donc à trouver un équilibre acceptable avec le développement du végétal spontané. Développer des techniques nouvelles les plus propres possibles, à tâtonner, parfois revenir à des techniques issues du passé.
Cela oblige surtout à communiquer énormément auprès du public, pour lui faire comprendre qu’une herbe sur un trottoir, n’est pas « sale », et qu’au contraire elle peut avoir son utilité, que si une prairie fleurie pousse en lieu et place d’un massif impeccable sans adventices, ce n’est pas du au décès du jardinier, mais à une réelle volonté assumée et salutaire pour le bien de tous; Et malgré toute la subjectivité que cela implique, cela peut être tout aussi joli.
A l’échelle du grand paysage
Aujourd’hui nombre de concepteurs d’espaces paysagé intègrent ces notions en amont de leurs nouveaux projets. Cela permet d’accompagner le développement durable du végétal dans les agglomérations urbaines. Force est de constater, qu’au contraire des acteurs de l’aménagement de nos villes, nos jardins et l’entretien que nous y pratiquons, sont sur ce point souvent loin de ces considérations. Sachez que la « loi Labbé » s’appliquera pour les particuliers en 2019. Il est donc largement temps de regarder comment appliquer ce mode de gestion à nos espaces privés.
La gestion différenciée est la méthode qui depuis ses débuts il y a plus de vingt ans, réinvente nos villes en des espaces de vie plus respectueux de notre biotope (paradoxalement moins pollués que nos campagnes) et y enrichit la biocénose.
En clair, la gestion différenciée travaille sur les fondements de notre écosystème pour le rendre agréable, propice à notre activité humaine, mais écologiquement sain et durable.
Pour en savoir un peu plus :
Ecocert : Organisme de contrôle & de certification : Ecocert – Référentiel E.V.E R1-1004 V6
Projet national VegDud : Projet_VegDUD-VD.pdf
CAUE53 : Fiche sur le gestion différenciée
CAUE85 : Guide sur la gestion différenciée
La gestion différenciée selon : Nantes | Rennes | Lyon | Paris |